Assiette en faïence de Nevers de la fin du XVIIIe siècle. Datée 1766.
Assiette creuse à décor patronymique au centre d'une représentation de saint
Claude sur un tertre, inscrite : Claude Laurent.
On entend par « faïence patronymique » une pièce dont le décor personnalisé associe un prénom, un patronyme et une date à l’image d’un saint patron
Au xviie comme au xviiie siècle, l'immense ferveur religieuse dont jouissaient les saints perd progressivement de son intensité : s'ils sont évoqués dans les faïences patronymiques, c'est plus par habitude et par respect de la tradition que par conviction. Ils sont représentés avec des attributs distinctifs qui rappellent leur fonction ou les épisodes les plus marquants de leur vie ou de leur martyre, symbolisé par une palme. Les images, dont il n’est guère possible de déterminer l’origine directe, sont empruntées à une typologie issue de l'iconographie hagiographique la plus conventionnelle, également utilisée à la même époque dans la statuaire, les peintures et les gravures.
Il est certain que les mariages, leur célébration ou leur commémoration, constituaient l’occasion principale de telles commandes.
De nombreux exemples documentés par les archives montrent que la date inscrite correspond dans la majorité des cas à celle de la fabrication de la pièce, avec un délai d’environ six mois par rapport à l’événement à célébrer.
Ces assiettes étaient le plus souvent commandées en plusieurs exemplaires, dont le nombre peut varier de deux à six, voire atteindre exceptionnellement la douzaine, et elles étaient offertes en cadeau aux proches. Enfin, il paraît évident que, dans un univers domestique pauvre en images, leur fonction était essentiellement commémorative et décorative, et que les assiettes prenaient plutôt place dans le vaisselier, les saladiers pouvant être accrochés au mur grâce à deux trous au revers prévus à cet effet
Saint Claude
Évêque de Besançon. D'abord militaire, il embrassa la vie monastique à Condat dans le Jura avant d'être élu évêque de Besançon. Mais dès qu'il le put, il résilia cette charge pour rejoindre la solitude. Son monastère et le village voisin prirent son nom et le diocèse s'est placé sous son patronage:
500 ans après sa mort, grâce à la conservation intacte de son corps, de nombreux pèlerins accourent vers l’abbaye où les miracles se multiplient. Le pèlerinage de Saint-Claude bénéficie alors d’une renommée égale à celle de Lourdes aujourd’hui. On peut citer parmi les pèlerins illustres le roi Louis XI, sainte Jeanne de Chantal et saint François de Sales. Le corps du saint thaumaturge est exposé deux fois par jour à la piété des visiteurs qui lui baisent les mains et les pieds. De nombreux miracles sont consignés dans des manuscrits et attestés par la présence de témoins, entre autres celui d’un enfant mort, ramené à la vie. C’est pourquoi, saint Claude est souvent représenté avec un enfant.
Avec la Révolution française, un délire iconoclaste s’empare des représentants du peuple. Le corps de saint Claude est brûlé en 1794 ; seul en réchappe l’avant-bras gauche, authentifié par un des médecins qui avaient examiné le corps cinquante ans plus tôt. Cet avant-bras est aujourd’hui encore conservé dans un reliquaire de la cathédrale
Etat : un morceau du bord de l’aile a été recollé, petit éclat sur le bord
D: 23,5 cm
Hauteur 4cm
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